Peur de l’eau
Les images sont effectivement à couper le souffle. On y voit le grand prédateur s’approchant à quelques dizaines de centimètres de la plongeuse ! Elle se souvient encore que son coeur « battait la chamade ». « Je me sentais totalement en confiance. Nous nous regardions les yeux dans les yeux. Quelle joie ! » Cette rencontre « exceptionnelle » n’a fait que confirmer son intuition. « L’homme est bien plus menaçant pour les squales que l’inverse. » Difficile à imaginer, mais cette plongeuse émérite, qui cumule cinq millle heures passées sous la mer et est capable de descendre à 60 mètres de profondeur, a un jour eu… peur de l’eau. A l’origine de cette phobie, une histoire familiale tragique.
A 26 ans, sa soeur Christiane se donne la mort en se jetant dans la Seine. « Ça laisse des traces, évidemment. Mais il a aussi fallu accepter qu’elle décide de partir. C’était lui faire honneur. » Résolue à dépasser ce traumatisme, Geneviève tente d’apprendre à nager. « Et quitte à régler ce problème, autant aller au plus profond de moi. Au plus profond de l’eau. » Elle s’entraîne d’arrache-pied, sans aucun soutien, pas même des moniteurs qui refusent d’apporter leur aide à une femme. « Je ne progressais pas. Je n’arrivais pas à dépasser cette phobie. J’en faisais même des cauchemars. » Jusqu’à cette nuit de 1977, où Geneviève rêve de sa soeur se retournant dans sa tombe. « J’ai compris que ma situation s’était, elle aussi, retournée. » Le lendemain, elle touche le fond de la piscine.